Taux d’intérêt : baisse-t-elle avec un bon crédit ?

Depuis le début de l’année 2024, les établissements bancaires réajustent progressivement leurs conditions de financement. Les grilles tarifaires affichent une détente inédite sur les taux nominaux, portée par des anticipations de baisse de l’inflation et l’assouplissement de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne.Certaines banques accordent désormais des marges de négociation plus larges aux profils disposant d’un excellent score de crédit. Les écarts entre emprunteurs se creusent, remettant en jeu l’accès au marché pour de nombreux candidats à l’achat immobilier.

Où en sont vraiment les taux immobiliers en 2024 ?

Un nouveau tempo s’impose sur le marché immobilier français. Après deux années à grimacer, voilà que les taux immobiliers prennent une trajectoire descendante dès ce début 2024. L’ombre de la Banque Centrale Européenne (BCE) pèse un peu moins sur les épaules des emprunteurs. Si la hausse spectaculaire des taux directeurs a coupé l’élan de quantité d’acheteurs, le vent tourne : la pression redescend, ailleurs s’ouvre un espace pour respirer.

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En avril, les crédits sur 20 ans se négocient autour de 3,7 % en moyenne. Les dossiers considérés comme fragiles doivent composer avec des taux proches de 3,9 %, tandis que les meilleurs profils voient s’afficher des offres jusqu’à 3,3 %. Rien n’est attribué au hasard : à chaque demande de prêt, la banque inspecte le score de crédit, la stabilité du poste, l’apport personnel et la gestion bancaire quotidienne.

Cette évolution ne répartit pas les chances équitablement. Pour mieux comprendre qui profite de cette situation, observons les profils concernés :

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  • Les emprunteurs qualifiés de “premium”, solides financièrement et avec un apport significatif, traversent le parcours d’obtention du crédit avec peu d’obstacles.
  • Les primo-accédants, ou ceux dont les revenus connaissent des hauts et des bas, font face à plus de difficultés et à des taux souvent relevés.

Si la BCE joue la montre sur les taux directeurs, les banques, elles, s’arrachent les nouveaux clients. Cette compétition relance la dynamique. Sur le terrain, les courtiers détectent le retour progressif des demandes de crédit immobilier. La prudence n’a pas disparu, mais la paralysie cède enfin du terrain.

Les barèmes bancaires bougent quasiment chaque mois. Le taux de crédit immobilier n’a plus ce caractère figé : il suit servilement l’évolution de l’inflation et les choix annoncés à Francfort.

Pourquoi une baisse des taux change la donne pour les emprunteurs

Un taux qui fléchit, ce sont parfois des dizaines de milliers d’euros gagnés (ou épargnés) sur la durée d’un crédit immobilier. Baisser d’un demi-point améliore sensiblement la capacité d’emprunt et permet d’envisager un logement plus vaste ou mieux situé, à mensualité égale. Alléger le remboursement mensuel libère du budget et redonne de l’élan à ceux qui pensaient ne plus pouvoir bouger. Le marché immobilier tout entier gagne en mobilité.

Le moindre signal sur les taux directeurs BCE se répercute presque à l’instant dans les conditions proposées par les banques. En quête de nouveaux dossiers, elles assouplissent la sélection, ciblant aussi des profils naguère écartés : jeunes actifs, primo-accédants, ménages en devenir. Un emprunteur bien préparé peut aujourd’hui viser un prêt sur 20 ans sans se ruiner en intérêts, à condition de fournir un dossier irréprochable.

Voici les nouvelles opportunités offertes par la baisse des taux pour tout emprunteur averti :

  • Obtenir un financement sur une plus longue période sans grever le quotidien par un remboursement disproportionné
  • Négocier plus facilement les éléments annexes comme l’assurance emprunteur, les frais de dossier ou les garanties
  • Penser au rachat de crédit pour actualiser d’anciens prêts restés à un niveau élevé

La Banque Centrale Européenne surveille la trajectoire de l’inflation, mais laisse filtrer quelques signes d’accalmie. Résultat : la confiance se regagne, le marché se remet en mouvement. Beaucoup de foyers repoussaient leur projet depuis des mois ; désormais, plusieurs d’entre eux franchissent à nouveau le pas, réévaluent la surface de leurs rêves, revoient leur copie en mieux.

Faut-il avoir un “bon” crédit pour profiter des meilleures conditions ?

Le profil de l’emprunteur conserve tout son poids dans la course au taux préférentiel. Cette année encore, les banques examinent chaque détail. Des revenus réguliers, un apport personnel solide, une gestion budgétaire sans écart, un endettement maîtrisé, voilà les clés pour franchir la porte des offres attractives. Les taux plancher ne tombent jamais du ciel.

Pour un primo-accédant avec un revenu modeste, même le recours au prêt à taux zéro n’efface pas la rigueur accrue des établissements. Plus l’apport monte et la durée du prêt décline, plus les marges de négociation sur le taux d’intérêt augmentent. Les principes restent inchangés, mais la barre s’est sérieusement relevée.

Trois leviers permettent encore de tirer son épingle du jeu et d’obtenir des conditions attractives :

  • Déposer un apport personnel supérieur à 20 % du prix du bien permet une réelle discussion tarifaire avec la banque.
  • Monter un projet d’investissement locatif cohérent rassure l’établissement, particulièrement si les revenus sont intégrés à la stratégie de financement.
  • Préférer une durée du prêt courte agit en faveur d’un taux minoré, à l’inverse d’un remboursement étiré sur plusieurs décennies.

Les autorités, telles que la Banque de France, surveillent de près les dispositifs comme le taux d’usure. Cette surveillance défavorise mécaniquement les dossiers à la marge. Les chiffres de cette année sont éloquents : seuls les emprunteurs les plus solides bénéficient vraiment de la décrue des taux crédit immobilier. Les autres devront retravailler leur situation ou revoir leurs ambitions, du moins pour quelques mois. La compétition s’intensifie, et l’accès au marché immobilier se referme pour certains.

Face à ce contexte mouvant, chaque emprunteur a le choix : renforcer son dossier, patienter, ou oser saisir la fenêtre de tir avant qu’elle ne se referme pour de bon.

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