Un chiffre brut, un risque invisible : 2,5 millions de clients font confiance à DEGIRO pour leurs investissements, mais que se passerait-il si le courtier venait à défaillir ? Derrière la façade rassurante d’une grande plateforme, la question du sort réel de vos avoirs mérite un examen sans détour.
La faillite d’un courtier ne relève ni du mythe ni de la simple hypothèse. En France comme aux Pays-Bas, la réglementation impose une règle stricte : aucun mélange entre l’argent ou les titres des clients et les comptes de l’entreprise. Les actifs confiés à DEGIRO sont donc isolés, stockés sur des comptes séparés, et restent hors de portée des éventuels créanciers si l’entreprise s’effondre. Impossible, en principe, pour le liquidateur de venir piocher dans votre portefeuille pour éponger la dette du groupe.
Côté liquidités, la Hollande ne laisse pas les investisseurs tomber dans le vide. Jusqu’à 20 000 euros sont théoriquement couverts par le mécanisme de compensation néerlandais dédié, le BEFG. Quant aux titres, leur transfert vers un autre établissement dépend de la traçabilité et de la capacité à organiser la migration sous le contrôle vigilant des régulateurs. Si un actif disparaît, la procédure dépasse l’improvisation : tout est supervisé par les autorités de marché, sans place à l’aléa.
Faillite d’un courtier en ligne : ce qu’il faut vraiment savoir
DEGIRO ne flotte pas en marge de l’écosystème. Ce géant néerlandais, sous la coupe du groupe coté flatexDEGIRO à Francfort, revendique plus de 2,5 millions de clients. Son point d’ancrage à Amsterdam ne l’exonère pas d’une vigilance transfrontalière : la plateforme est sous contrôle de l’AFM et la DNB aux Pays-Bas, la BaFin en Allemagne, l’AMF et l’ACPR en France. Ce maillage imposant encadre chaque ligne de l’activité et multiplie les contrôles pour réduire l’accident majeur à l’état d’exception.
Ce qui protège ? D’abord, la ségrégation stricte des comptes : les titres des clients sont détenus par des entités juridiques dédiées qui ne font pas partie du bilan du courtier, et l’argent des clients n’entre pas dans la caisse propre de la société. En cas de défaillance, les portefeuilles restent à l’écart des créanciers. Mieux : les fonds non investis profitent d’une garantie à hauteur de 100 000 euros, tandis que la protection sur les titres atteint 20 000 euros selon les règles du régime néerlandais.
Malgré ces protections, une procédure de faillite n’est jamais anodine. Récupérer ses titres repose sur une migration bien orchestrée vers un autre établissement, toujours sous l’œil des régulateurs. D’où l’intérêt de conserver des informations et justificatifs à jour pour éviter d’être pris au dépourvu le moment venu.
| Instance de régulation | Pays | Rôle |
|---|---|---|
| AFM, DNB | Pays-Bas | Supervision, garantie des titres |
| BaFin | Allemagne | Surveillance groupe flatexDEGIRO |
| AMF, ACPR | France | Protection des clients français |
La prudence reste, au fil des retours clients et professionnels, un réflexe sain. Choisir un courtier solide, surveillé dans plusieurs pays, limite drastiquement les mauvaises surprises. Si les faillites sont rares, l’attentisme n’a pas sa place lorsqu’il s’agit de ses propres finances.
Vos investissements chez DEGIRO sont-ils protégés en cas de problème ?
La même question trotte dans la tête du nouvel épargnant comme du boursier chevronné : que deviendront, au juste, l’argent et les titres confiés à DEGIRO si l’imprévisible survient ? Le socle repose sur deux garanties : l’étanchéité des comptes, et l’existence de protections adossées à la réglementation financière.
Déposés chez DEGIRO, vos actions, ETF ou obligations sont inscrits sur des comptes n’ayant aucun lien avec la trésorerie du courtier. Ces titres restent intégralement votre propriété, même si la plateforme traverse une tempête. Les créanciers n’y ont pas droit de cité. Quant à vos liquidités, un plancher de sécurité jusqu’à 100 000 euros s’applique pour chaque client selon la réglementation des Pays-Bas.
Les garanties prévues s’organisent selon le schéma suivant :
- Garantie des titres : jusqu’à 20 000 euros par client
- Garantie sur les liquidités : jusqu’à 100 000 euros par client
Pour certains profils de comptes (Basic, Active, Trader, Day Trader), il existe une pratique : DEGIRO peut prêter vos titres à des tiers, générant une commission pour le courtier, mais avec un risque supplémentaire si l’emprunteur fait défaut. Les épargnants à la recherche d’un maximum de sécurité privilégieront le compte Custody : aucun prêt de titres n’y est autorisé.
Oubliez le PEA ou l’assurance-vie : DEGIRO ne propose que le compte-titres ordinaire (CTO). Avant de se lancer, il convient de mesurer l’adéquation entre le modèle du courtier, ses besoins et la protection réellement accessible.
Que deviennent vos titres si un produit est retiré de la cote ou lors d’une opération exceptionnelle ?
L’univers boursier n’a rien d’immuable. Radiation, fusion, processus de liquidation, OPA en urgence : tout investisseur, même aguerri, peut être confronté à des situations inattendues. Depuis Amsterdam, DEGIRO permet d’accéder à plus de 50 000 ordinateurs financiers, Euronext Paris, le NASDAQ, le NYSE et nombre de places mondiales. Pourtant, la vie d’un portefeuille dépasse la simple détention d’ETF ou d’actions.
La radiation d’un produit transforme une ligne en actif gelé : un titre disparu ou absorbé devient brusquement illiquide. Impossible, dans ce cas, de placer un ordre classique. DEGIRO bloque toute opération sur cette valeur et en tient informé le client. La détention reste possible, mais aucune transaction n’est réalisable avant une éventuelle proposition de l’émetteur : rachat, conversion ou liquidation.
Face à des événements exceptionnels comme une fusion, un échange ou une opération de distribution, DEGIRO agit en relai technique entre l’émetteur, la place de marché et le client. Chaque opération suit un protocole strict. Lors d’une fusion, par exemple, les anciens titres sont remplacés automatiquement en fonction de la nouvelle parité sur le compte-titres. Pour un dividende ou un rachat, l’encaissement dépend des règles en vigueur dans le pays d’origine.
L’information circule principalement via l’espace client DEGIRO. Cependant, il appartient à l’émetteur, et non au courtier, d’initier démarches et traitements. Les détenteurs de produits structurés, obligations ou fonds devront rester attentifs : chaque cas se règle selon la nature de l’événement et les règles du marché concerné. Rester réactif aux notifications officielles permet d’agir sans panique, et d’orienter ses décisions sereinement.
Retours d’expérience et conseils pratiques pour investir sereinement avec DEGIRO
Les avis des utilisateurs de DEGIRO brossent un tableau solide : des frais de courtage compétitifs, une plateforme intuitive, un accès élargi à des centaines de places financières. Les évaluations recueillies sur Trustpilot dépassent la note de 4,5/5 ; sur mobile, l’application convainc par sa simplicité et sa rapidité. Beaucoup saluent la transparence tarifaire et la diversité des marchés traitables.
Des réserves existent néanmoins. Certains clients évoquent des difficultés à joindre le service client, surtout en période de volatilité, et regrettent parfois la lenteur des réponses. Du côté des investisseurs français, le manque de PEA et l’absence d’IFU officiel compliquent la déclaration fiscale. Quant aux outils d’analyse technique proposés, ils restent élémentaires : les fonctionnalités avancées manquent à l’appel pour ceux qui veulent creuser les graphiques.
Pour renforcer la sérénité dans le pilotage de vos placements, certains réflexes valent d’être adoptés :
- Surveillez systématiquement les frais de change (actuellement à 0,25 %) lors de chaque transaction en devise étrangère.
- Utilisez l’interface web pour suivre vos positions et prenez l’habitude de générer un rapport fiscal pour rester à jour.
- Choisissez le compte Custody si le prêt de titres ne correspond pas à votre profil de risque.
- Conservez une trace écrite de vos échanges avec le support client : cela peut s’avérer précieux en cas de contestation.
DEGIRO propose l’un des chemins les plus directs vers les marchés financiers. Mais miser sur la sérénité ne doit jamais faire baisser la garde : l’investisseur averti avance avec discernement, lucide sur les forces du courtier… et attentif au paysage qui peut, un jour, se transformer d’un coup.
