Retraite moyenne en France : quel est son montant ?

1 531 euros. Ce n’est pas le chiffre d’une loterie, mais celui qui façonne chaque mois la vie de millions de retraités en France. Ce montant, révélé par la DREES pour 2022, donne le ton : la retraite moyenne varie considérablement selon le régime d’affiliation et la trajectoire professionnelle de chacun.

Les inégalités, elles, n’ont pas disparu avec les années. Les femmes continuent de percevoir, en moyenne, une pension inférieure de près de 40 % à celle des hommes. Les grands écarts entre régimes racontent la diversité des parcours, mais aussi les fractures persistantes qui pèsent sur la vie des retraités.

À combien s’élève la retraite moyenne en France aujourd’hui ?

Selon la DREES, la retraite moyenne s’établit à 1 531 euros bruts par mois en 2022. Ce montant, affiché avant tout prélèvement social, additionne droits directs de base et complémentaires. Mais une fois CSG, CRDS et CASA prélevés, la pension réelle chute à 1 400 euros mensuels. Ce chiffre, pourtant, ne dit pas tout.

Regarder uniquement la pension moyenne occulte la réalité du niveau de vie concret des retraités. D’après l’Insee, le niveau de vie médian, tous revenus du foyer inclus, atteint environ 2 080 euros par mois. Autrement dit, la moitié des retraités touche moins, l’autre moitié davantage. Il n’existe pas de portrait unique : chaque parcours, chaque régime, chaque carrière imprime sa marque sur le montant final.

Voici quelques données qui illustrent la diversité des situations :

  • 16,7 millions de personnes perçoivent une pension de retraite en France.
  • La moyenne brute, tous régimes confondus, s’élève à 1 531 euros.
  • Pour les femmes, la pension moyenne plafonne à 1 154 euros bruts, tandis que les hommes perçoivent en moyenne 1 932 euros.

Derrière ces chiffres se cachent des histoires de carrières inachevées, de temps partiel, de pauses imposées par la parentalité. Les polypensionnés, qui ont cotisé à plusieurs régimes, affichent aussi des situations disparates. Le chiffre de la DREES agrège tout : du minimum contributif jusqu’aux retraites de cadres supérieurs, sans distinguer public et privé.

Comprendre la différence entre retraite de base et complémentaire

Le système français repose sur deux piliers : la retraite de base et la retraite complémentaire. Deux logiques, une finalité : garantir un montant de pension reflétant le parcours de chacun.

La retraite de base concerne la plupart des salariés du privé, relevant du régime général. Ici, tout dépend du salaire moyen annuel et du nombre de trimestres validés. Les indépendants, agents publics ou professions libérales suivent d’autres règles, avec des plafonds et des méthodes de calcul distincts. En 2022, le minimum contributif atteint 747,57 euros pour une carrière complète au régime général, hors majorations pour enfants.

À cette base s’ajoute la retraite complémentaire. Dans le privé, c’est le régime Agirc-Arrco qui entre en jeu : chaque euro cotisé se transforme en points, convertis en pension au moment du départ. D’autres régimes viennent s’ajouter selon les professions : la MSA pour les agriculteurs, la CARMF pour les médecins, la CRPCEN pour les notaires, l’ERAFP ou la CNRACL pour les agents publics territoriaux et hospitaliers.

Quelques repères pour comprendre la répartition :

  • Chaque branche professionnelle fixe ses propres règles, ce qui influence directement le montant final de la retraite.
  • La pension totale additionne les droits acquis dans chaque régime.

La pension de réversion, sous certaines conditions, peut également compléter la pension en cas de décès d’un conjoint. Cette architecture complexe explique pourquoi les montants varient tant d’une situation à l’autre.

Des écarts marqués selon les régimes et les profils de retraités

Impossible de se contenter d’une moyenne pour saisir la réalité. Les différences hommes-femmes restent massives : la DREES estime que la pension moyenne des femmes reste inférieure de 40 % à celle des hommes. En tenant compte des droits de réversion, l’écart se réduit à 28 %, mais il demeure net.

D’autres lignes de fracture traversent le paysage : les fonctionnaires d’État bénéficient en moyenne de pensions plus élevées que les ouvriers du privé ou les artisans. Les anciens salariés du privé perçoivent 1 437 euros bruts mensuels (hors polypensionnés), tandis que les agriculteurs, malgré plusieurs revalorisations, dépassent rarement les 1 100 euros. Les professions libérales affichent, elles, une grande diversité selon l’activité et la durée cotisée.

La géographie joue aussi son rôle : Paris, la petite couronne et certains départements comme la Marne ou la Seine affichent des niveaux de vie médians supérieurs à la moyenne. À l’opposé, plusieurs territoires ruraux, marqués par le poids des anciens agriculteurs et commerçants, voient des pensions bien plus modestes.

Les polypensionnés, qui ont navigué entre plusieurs régimes, illustrent la complexité du système. Si leur situation évolue grâce aux réformes, les écarts restent tenaces, résultat de règles d’acquisition différentes et de parcours professionnels souvent morcelés.

Homme agee lisant une lettre dans un parc parisien

Chiffres clés pour mieux appréhender le montant de sa future pension

En France, le départ à la retraite intervient en moyenne à 62 ans et 7 mois, selon la DREES. Ce chiffre évolue au fil des réformes. Le taux de remplacement, c’est-à-dire la part du dernier salaire transformée en pension, se situe autour de 50 % pour les nouveaux retraités. Mais ce taux varie : il est souvent plus bas pour les cadres, plus élevé pour les ouvriers ou employés, reflet d’un système qui cherche à redistribuer.

La pension nette, elle, n’est jamais identique à la pension brute. Entre la CSG, la CRDS, la CASA, les prélèvements sociaux peuvent représenter jusqu’à 10 % de la pension, selon le revenu fiscal. Résultat : la somme réellement perçue diffère sensiblement de celle annoncée initialement.

Quelques repères à retenir pour se situer :

  • Âge moyen de départ : 62,7 ans
  • Taux de remplacement médian : 50 %
  • Pension moyenne brute tous régimes confondus : 1 531 € par mois
  • Pension moyenne nette après prélèvements sociaux : environ 1 400 €

Derrière chaque chiffre, des trajectoires singulières : cumul emploi-retraite, effet de l’inflation, impact des dernières réformes. Ces données donnent une idée, mais ne suffisent pas à prévoir le niveau de vie de demain. Pour s’y préparer au mieux, rien ne remplace une simulation personnalisée, car la retraite, en France, reste une équation à multiples inconnues.